Comment gérer sa grossesse dans l’artisanat ? Le témoignage de Juliette

Si Internet est truffé d’informations pour bien gérer sa grossesse en tant que salariée, un flou sidéral concerne les femmes entrepreneuses, et plus particulièrement celles qui travaillent dans l’artisanat.

Pourtant, les enjeux ne sont pas du tout les mêmes : il faut pouvoir anticiper les commandes, obtenir une stabilité financière et familiale, organiser sa reprise après le congé maternité... Autant de points qui peuvent se révéler stressants pour les futures mamans.

Alors, comment gérer sa grossesse dans l’artisanat ? Juliette Flambard, créatrice de robes de mariées sur mesure, nous explique comment elle a géré sa grossesse et son congé maternité en même temps que son activité. Tu verras qu’il est tout à fait possible de devenir maman sans sacrifier ton entreprise artisanale !

Grossesse et entreprise artisanale : le parcours de Juliette, créatrice

Juliette s'est lancée dans la création de robes de mariée sur mesure en 2011. À ce moment-là, l'enthousiasme pour son entreprise a supplanté les considérations sur la conciliation travail-famille.

Mais l’arrivée de son bébé a changé ses perspectives. Elle nous explique tout cela dans l’épisode 5 du podcast Grossesses d'Entrepreneuses. En l’écoutant, où tu découvriras :

• dans quel contexte un projet bébé a profilé le bout de son nez, à partir de la minute 4 ;

• la manière dont elle a annoncé sa grossesse et géré son entreprise en parallèle de sa grossesse (à la minute 8) ;

• comment elle a géré son congé maternité et son financement (à la minute 15) ;

• l’organisation familiale avec son conjoint (à la minute 21) ;

• la manière dont elle a vécu son postpartum (à la 26^e minute) ;

• comment elle a géré la reprise après son congé maternité (à la 31^e minute).

Dans ce podcast, nous découvrons que de nombreuses questions se sont posées, notamment sur l’équilibre de sa vie familiale. Finalement, elle s’est rendu compte qu’elle était tout à fait capable de maintenir deux casquettes à la fois : celles d'entrepreneuse et de maman.

Décryptons la manière dont elle s'y est prise.

Comment gérer sa grossesse dans l'artisanat ?

1. Gérer les commandes et le planning

Juliette a partagé sa grossesse avec ses clientes de 2 façons.

• Elle a informé immédiatement celles directement impactées, proposant soit de continuer à travailler avec elle, soit de changer de prestataire. Pour ce dernier point, ce fut notamment le cas pour une cliente pour laquelle elle était confrontée à un timing serré.

• Pour celles dont la grossesse n'impactait pas le projet en cours, elle a révélé l'information plus tard, via les réseaux sociaux.

Par ailleurs, malgré la fatigue de la grossesse et la surcharge mentale, elle a fait en sorte de boucler tous ses projets durant cette période prénatale. De fait, elle a évité de rapporter du travail à la maison.

2. Assurer sa stabilité financière durant son congé maternité

Concernant les finances, elle s'est bien renseignée sur les indemnités journalières : elle pensait que, en tant que micro-entrepreneure, elle n’aurait droit à quasiment rien, ce qui s’est révélé – heureusement – faux.

Juliette, en régime de micro-entreprise, a bénéficié d'indemnités journalières et d'une allocation de repos maternel. Elle recevait environ 80 euros par jour, totalisant près de 2 500 euros par mois. Cette somme significative a contribué à financer sa période creuse d'activité.

Mais elle s’est également appuyée sur une méthode alternative pour financer son congé. Ainsi, elle a anticipé son congé maternité dans le but d’avoir une bonne trésorerie, en acceptant plus de commandes que d’habitude. Elle a également encaissé des acomptes de clientes avant sa reprise, évitant ainsi certaines difficultés financières.

Toutefois, il ne s’agit pas des seules possibilités de financement.

Connais-tu les autres stratégies possibles ?

Non ?

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3. Équilibrer sa vie entrepreneuriale et sa vie familiale

Juliette et son conjoint ont anticipé la période de congé maternité grâce à plusieurs méthodes.

• Son compagnon a pris un congé paternité partiel.

• Dans une démarche économique et organisationnelle, ils ont opté pour des achats d'occasion et des dons pour les affaires de leur fille, limitant les dépenses.

• Juliette a rapidement planifié la garde de leur bébé en cherchant une place en crèche. Elle a réfléchi à son planning de travail futur, pour organiser un roulement entre la garde à la maison et à la crèche, afin de passer du temps avec sa fille.

Finalement, la maternité a entraîné des changements positifs dans sa vie professionnelle en l'aidant à mieux prioriser, optimiser ses journées et dire non à des projets non essentiels.

Comment gérer la reprise postpartum dans l'artisanat ?

Juliette a vécu son postpartum comme une période difficile malgré sa joie d'être devenue maman.

Bien que l'accouchement se soit bien déroulé, la fatigue, les nuits blanches, les hormones en chute libre et la culpabilité de ne pouvoir consacrer plus de temps à son activité se sont révélés – très – complexes à gérer.

Elle s'est donc sentie relativement seule, même si elle a pû compter sur le soutien de ses proches, d’une doula, de l'association Super Maman France et du réseau de la PMI (Protection Maternelle et Infantile).

De plus, bien qu'elle adore être avec sa fille, elle a trouvé les premiers mois de la maternité difficiles, se sentant parfois enfermée dans le rôle de maman. La reprise a été pour elle une opportunité de retrouver son élan professionnel et de renouer avec l'activité qui la passionne.

Cependant, la rentrée s’est révélé un changement abrupt. Avec le recul, Juliette n’aurait peut-être pas fait les mêmes choix, ou pas géré les choses de la même manière.

Voilà ses conseils pour les futures mamans artisanes qui s’interrogent sur la manière de gérer la reprise post-maternité de leur entreprise artisanale :

• reprendre l’activité à mi-temps ;

• faire confiance à ses instincts maternels ;
• se permettre de dormir (en intégrant des siestes, même au travail) ;
• organiser un relais postpartum pour obtenir de l'aide (si jamais le bébé est malade, par exemple) ;

• impliquer davantage le co-parent dans les responsabilités familiales ;

• oser demander de l’aide ;

• bien anticiper les démarches administratives et les commandes.

En particulier, financer son congé mat’ demande un peu de préparation lorsqu’on est entrepreneuse... Mais sais-tu qu’il existe 6 stratégies alternatives de financement, au delà des potentielles indemnités ? Je t’explique tout ça dans mon guide, pour que tu puisses adopter LA méthode qui te correspond le mieux !

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